CHAPITRE II

La mort traqua la navette jusque dans l’espace, les chasseurs et les basals dovin des vaisseaux de guerre la canardant sans relâche. Son escorte d’ailes X ouvrit une route au vaisseau de réfugiés à travers des essaims de coraux skippers. Ils affrontèrent aussi un groupe de frégate. Cinq pilotes se sacrifièrent pour donner une chance de fuite aux exilés.

Assise dans le cockpit encombré, Leia voyait la bataille faire rage. Atteindraient-ils le transporteur à temps ? Un vaisseau qui avait décollé avant l’aube n’avait pas eu cette chance. La coque perforée à plusieurs endroits, il avait dérivé sous le soleil levant, lâchant son atmosphère dans l’espace.

Où que Leia regardât, les vaisseaux de la Nouvelle République et ceux des Yuuzhan Vong s’affrontaient à coups de missiles et de rayons laser. Au-delà, elle repéra les nouveaux arrivants signalés par le commandant Ilanka. Deux vaisseaux avaient des coques composées d’un matériau diaphane d’où sortaient plus d’une douzaine de bras à double fourche. Le troisième ressemblait à une série de bulles reliées ou à des poches d’œufs attendant d’éclore.

Dans la cabine des passagers, les réfugiés de Gyndine parlaient à voix basse ou priaient leurs dieux. La peur, presque palpable, faisait monter une odeur acre aux narines de Leia. Tandis qu’elle circulait entre ces pauvres gens, un frémissement agita la navette. Leia comprit avec soulagement qu’un rayon tracteur s’était verrouillé sur elle. Peu après, la navette fut tirée en douceur dans le hangar d’amarrage du transporteur.

Pourtant la mort les suivit jusque-là.

Pendant le débarquement des passagers, deux coraux skippers qui avaient réussi à tromper les boucliers du vaisseau foncèrent dans le hangar pour une mission suicide. Ils glissèrent sur le pont et s’écrasèrent contre un bouclier anti-explosion. Plusieurs réfugiés et membres d’équipage furent tués, et de nombreux autres blessés.

Deux assistantes de Leia, qui étaient restées à bord du vaisseau, la rejoignirent au moment où elle se relevait du pont jonché de débris de coraux skippers. Elle ne leur envoya pas dire ce qu’elle pensait de leur tentative de la recoiffer en pareilles circonstances.

— Vous vous occupez de ma coiffure alors que des blessés ont besoin de soins urgents ?

— Mais, votre joue…, commença une femme.

Leia avait oublié l’éclat qui l’avait blessée. Elle y porta la main, ses doigts suivant les bords enflés du sillon que le débris avait creusé. Avec un lourd soupir, elle s’assit en tailleur sur le pont.

— Je suis désolée, dit-elle à ses assistantes.

Elle les laissa soigner sa blessure, soudain consciente de son épuisement. Quand C3PO et Olmahk furent à portée d’oreille, elle lança.

— Quand ai-je dormi pour la dernière fois ? Je ne m’en souviens pas.

— Il y a cinquante-sept heures et six minutes, maîtresse, répondit C3PO. En temps standard, bien entendu. Si vous le souhaitez, j’exprimerai cette durée dans d’autres unités, auquel cas…

— Pas maintenant, C3PO. Va te plonger dans un bain d’huile avant que tes pièces mobiles se figent.

C3PO pencha la tête et leva les bras.

— Merci, maîtresse. A vrai dire, je n’espérais plus entendre ces paroles bénies !

— Et toi, Olmahk, ajouta Leia, va laver le sang du Yuuzhan Vong, sur ton menton.

Le Noghri marmonna, irrité, puis partit, accompagné par C3PO.

Cinquante-sept heures ! pensa Leia.

En réalité, elle n’avait plus eu une bonne nuit de sommeil depuis que Yan avait quitté Coruscant, un mois plus tôt. Chaque jour, elle se demandait ce qu’il faisait. Elle savait qu’il était à la recherche de Roa, son ancien mentor, capturé par les Yuuzhan Vong pendant le raid sur l’installation orbitale d’Ord Mantell, la Roue du Jubilé. Il cherchait aussi les membres du clan de Droma, son nouveau camarade ryn. Etait-il possible que le Droma mentionné sur Gyndine soit le même ?

Elle recevait de temps en temps des rapports sur le Faucon Millenium… On l’avait repéré ici ou là. Mais Yan ne l’avait pas contactée.

Il avait changé depuis la mort de Chewbacca. Rien n’était plus pareil. Chewie avait été tué au début de l’invasion par les Yuuzhan Vong. Que Yan ait été davantage affecté que tous les autres était naturel et compréhensible. Mais Leia s’étonnait de la direction qu’il avait prise, poussé par le chagrin. Lui qui avait toujours été enjoué et insouciant, voilà qu’il faisait preuve d’une gravité et d’un tempérament colérique inhabituels. Après qu’Anakin en eut fait les frais, cette rage qui ressemblait si peu à Yan s’était peu à peu attaquée à tous ses proches.

Les experts parlaient de phases de deuil, comme si les gens passaient forcément par chacune dans l’ordre prescrit. Chez Yan, tous se mélangeaient : le chagrin, le refus, le désespoir, sans que se profilent la résignation et encore moins l’acceptation. Même s’il l’aurait farouchement nié, son affliction avait déclenché un curieux revenez-y le Yan Solo des débuts, le solitaire qui ne se confiait à personne, qui prétendait se soucier seulement de lui-même et qui remplaçait les sentiments par l’excitation de la bataille était de retour !

Quand Droma, lui aussi un aventurier, avait fait son entrée dans le paysage, Leia avait craint le pire. Mais en apprenant à mieux connaître le Ryn, elle avait repris espoir. Bien qu’il lui fût impossible de remplacer Chewie – qui l’aurait pu ? – il offrait à Yan la possibilité de nouer une nouvelle relation amicale. Si Yan était capable de ça, il pourrait aussi revenir aux liens affectifs réels et durables qu’il avait avec sa famille. Patience…

La joue balafrée d’une bande de synthéchair qui la démangeait, Leia se rendit à l’arrière de la section des passagers, où les réfugiés s’appropriaient chacun un peu d’espace. Malgré la bataille qui faisait rage autour du transporteur, l’ambiance était au soulagement et au bavardage. Repérant l’envoyé de la Nouvelle République sur Gyndine, Leia s’approcha de lui. C’était un homme à la beauté altière et au maintien distingué. Assis, il avait enfoui la tête entre ses mains.

— J’avais promis de faire quitter cette planète à tout le monde, dit-il, attristé. Je n’ai pas tenu parole.

Leia lui effleura l’épaule d’un geste réconfortant.

— Décoré de la Médaille d’Honneur après la bataille de Kashyyyk, cité pour service exemplaire pendant la crise de la Flotte Noire… (Leia sourit.) Gardez vos récriminations pour les Yuuzhan Vong, envoyé. Vous avez accompli plus que ce qu’on estimait possible.

Elle fit quelques pas, surprenant des bribes de conversation sur un avenir des plus incertains, des rumeurs inquiètes au sujet des horreurs perpétrées dans les camps de réfugiés, ou des critiques sur le gouvernement et l’armée de la Nouvelle République… Elle fut ravie de voir que les Ryn s’étaient trouvés un endroit. Puis elle réalisa qu’ils avaient été bannis dans un recoin sombre… personne ne s’était installé à moins d’un mètre d’eux.

Leia se fraya un chemin jusqu’à eux et s’adressa à la femelle ryn qui tenait le bébé.

— Quand vous êtes montée à bord, j’ai entendu quelqu’un mentionner un certain Droma. Est-ce un nom courant dans votre espèce ? Je connais un peu un Ryn appelé Droma…

— C’est mon neveu, répondit le seul mâle du groupe. Nous ne l’avons plus revu depuis que les Yuuzhan Vong ont attaqué Ord Mantell. La sœur de Droma est une de ceux que vous… de ceux qui ont… choisi… de rester sur Gyndine. L’enfant est le sien.

— Oh, non ! gémit Leia à mi-voix. (Elle inspira à fond et se redressa.) Je sais où est votre neveu.

— Il ne risque rien ?

— D’une certaine façon… Mon mari et lui recherchent les membres de votre clan.

— Ironie du sort… lâcha le mâle. Maintenant, nous voilà encore plus éparpillés qu’avant.

— Dès que nous rallierons Ralltiir, j’essaierai de joindre mon époux.

— Merci, princesse Leia, dit Melisma.

— Ambassadrice !

Ils sourirent.

— Pour les Ryn, dit le mâle, vous resterez à tout jamais une princesse.

Ce commentaire la réconforta et lui fit froid dans le dos. Les Ryn n’auraient pas été sur Gyndine si Leia ne les y avait pas transférés de Bilbringi. Et les six qu’elle avait dû abandonner, dont le sort serait l’emprisonnement ou la mort ? Etait-elle une princesse ou une traîtresse aux yeux de la sœur de Droma ? Le commentaire flatteur paraissait sincère, mais n’était-il pas en réalité ironique ?

Leia se dirigea vers la passerelle. L’alarme générale se déclencha. Quand elle arriva au centre de commandement, le vaisseau était secoué par des explosions violentes mettant les boucliers à rude épreuve.

— Ambassadrice Organa Solo, dit le commandant Ilanka, je suis heureux de vous avoir à bord. On m’a dit que vous avez embarqué la dernière sur le vaisseau d’évacuation.

— Quelle est la situation ?

— Désespérée. A part ça, tout va bien.

— L’hyperdrive est-il opérationnel ?

— L’ordinateur de navigation travaille à déterminer les coordonnées de saut, dit le navigateur.

— Des coraux skippers nous pourchassent, ajouta un membre de l’équipage.

Leia regarda l’écran d’évaluation des cibles. Il montrait que plus de vingt objets en forme de tête de flèche se rapprochaient rapidement du transporteur. Elle se tourna vers Gyndine, pensant aux milliers de gens qu’elle avait dû abandonner à leur destin… Puis elle se rappela qu’elle n’avait pas revu Wurth Skidder à bord de la navette ou pendant le transfert au transporteur. Elle s’apprêtait à le faire appeler par l’intercom quand le responsable de l’évacuation arriva sur la passerelle. Il se souvenait de Skidder, et des ordres de Leia.

— Quand vous m’avez dit de les faire monter à bord, j’ai cru que vous parliez de la mère et de l’enfant, pas de leur sauveteur. Désolé, ambassadrice, mais il n’avait pas la moindre envie d’embarquer ! Qui est-ce ?

— Quelqu’un qui croit pouvoir sauver la galaxie à lui seul, marmonna Leia.

Sur Gyndine, des explosions fleurirent, atteignant l’hémisphère nocturne de la planète. Le chantier naval orbital se désintégra lentement. A cette vue, gagnée par le vertige, Leia dut se retenir à la cloison. Les explosions ne réveillaient pas des souvenirs mais généraient une vision prémonitoire.

La console de navigation bipa.

— Coordonnées hyperspatiales reçues et injectées dans les circuits, annonça le navigateur.

Le vaisseau frémit. Les étoiles s’allongèrent et le transporteur sauta dans l’hyperespace.

 

Accroupi à l’ombre des ruines fumantes de l’ambassade, Wurth Skidder regarda le dernier vaisseau quitter Gyndine. Des milliers de défenseurs avaient battu en retraite vers le complexe de l’ambassade, espérant être évacués avec les agents de la Nouvelle République. Peu avaient embarqué – pour la plupart des officiers ayant des liens politiques avec Coruscant ou d’autres mondes du Noyau.

Des combats continuaient dans la ville, les troupes d’infanterie, comprenant que leur dernier espoir de salut s’était envolé, avaient abandonné leurs armes et leurs uniformes, espérant que les Yuuzhan Vong traiteraient mieux des non-combattants.

Une preuve supplémentaire que les nouvelles ne voyageaient pas vite vers les mondes les plus lointains, pensa Skidder avec tristesse.

Quand il s’agissait de sacrifier des prisonniers à ses dieux, l’ennemi ne s’encombrait pas de telles distinctions. Dans certains cas, l’uniforme, ou l’évidence d’un esprit combatif, faisait toute la différence entre la mort rapide que les Yuuzhan Vong accordaient à ceux qui étaient à la hauteur de leurs idéaux guerriers, et la mort lente qu’ils réservaient à leurs prisonniers. A en croire les rumeurs, les captifs étaient soumis à la vivisection ou entassés dans des vaisseaux lancés au cœur des soleils en guise de sacrifices.

Comme si les envahisseurs avaient eu besoin d’un coup de main !

Les abominations en forme de vessies de gaz qui crachaient le feu, incendiant les forêts de Gyndine et transformant les lacs en chaudrons bouillonnants, s’étaient rassemblées à la limite est de la ville. Des têtes nucléaires n’auraient pas fait de pires dégâts. Les reptiles humanoïdes de l’infanterie yuuzhan vong, les guerriers Chazrack, se servaient des crache-feu pour nettoyer les dernières poches de résistance et se charger du « ménage ». Le ciel s’était éclairci, mais la lumière qui filtrait à travers la fumée et les nuages était occultée par les vaisseaux de débarquement qui gagnaient la surface.

L’un d’eux, en forme de tente aux excroissances tordues, surplombait l’ambassade. Skidder avait changé de place pour mieux voir le vaisseau. La coque s’ouvrit, lâchant une dizaine de paquets ovoïdes de grande taille. Skidder comprit qu’il s’agissait de créatures vivantes en voyant leurs yeux bioluminescents, leurs antennes frémissantes et la centaine de paires de pattes terminées par des ventouses qui sortirent des corps segmentés.

Il regarda les créatures, fasciné. Se déplaçant d’avant en arrière, et aussi sur le côté, elles se déployèrent autour du terrain de l’ambassade pour avancer vers le bâtiment, poussant tout le monde devant elles.

La vue des créatures suffisait à faire naître la peur dans le cœur des plus courageux, mais Skidder avait la Force de son côté. Il resta impassible. Il lui restait quelques tours de Jedi dans son sac. Il aurait pu facilement se frayer un chemin hors du cercle rétrécissant décrit par les créatures. Ensuite, il lui suffirait de se cacher, se perdre dans la campagne, loin de la dévastation, et de vivre des ressources de la terre, comme beaucoup d’habitants de Gyndine avaient choisi de faire quand la nouvelle de l’attaque s’était répandue. Mais Wurth Skidder ne se chauffait pas de ce bois-là… Et il n’était pas un déserteur.

Comme peu de témoins avaient survécu pour raconter leur expérience en captivité, il était impératif que quelqu’un se laisse capturer. Et pas un type comme le sénateur camaasi Elegos A’Kla, qui s’intéressait plus à la psychologie des ennemis qu’aux moyens de gagner la guerre. Sa tentative avait échoué, lui coûtant la vie.

Danni Quee, une scientifique de l’équipe d’ExGal, avait été capturée peu après l’arrivée des Yuuzhan Vong sur le monde glaciaire d’Helska 4. Elle avait raconté à Skidder les derniers jours d’un autre prisonnier, le Chevalier Jedi Miko Reglia, un ami intime de Skidder. Quee avait décrit les tortures psychologiques que les Yuuzhan Vong et le yammosk à tentacules, leur « maître de guerre », avaient infligées au placide Miko Reglia afin de briser sa volonté, ainsi que sa mort lors de l’évasion de Quee.

La vengeance était contraire au Code des Jedi – selon la version qu’enseignait Maître Skywalker. D’après lui, elle menait immanquablement au Côté Obscur. Mais certains Jedi, aussi puissants que Skywalker, ne souscrivaient pas à tous ses enseignements. Kyp Durron, par exemple. On murmurait, même sur Yavin 4, que l’obscurité devait parfois être combattue par l’obscurité. Et les Yuuzhan Vong étaient les êtres les plus maléfiques de la galaxie depuis l’Empereur Palpatine.

Skidder était en partie motivé par le désir de prouver à Skywalker et aux autres qu’il n’était plus un gamin inconscient, mais un Jedi de la même trempe que les anciens, prêt à risquer sa vie, et si nécessaire, à la sacrifier pour une cause importante.

Il sortit de sa cachette.

Les créatures insectoïdes avaient regroupé tout le monde, chacune se chargeant d’un groupe pour empêcher les téméraires de s’échapper.

Afin de ne pas être identifié comme un Chevalier Jedi Skidder se débarrassa du sabre laser qu’il avait fabriqué pour remplacer celui perdu à Ithor. Quand une créature approcha, poussant devant elle des prisonniers, Skidder les rejoignit avant que l’insectoïde referme le cercle. Il se retrouva au milieu de plusieurs Ryn. Avisant une femelle aux yeux agrandis par la terreur, il lui prit la main.

— Courage, dit-il. Je vous aiderai.

Les Agents du Chaos T2 - L'éclipse des jedi
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